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2 octobre 2019 à 21 h 46 min
Cher Monsieur, je me permet de vous transmettre un passage du cours (sûrement le plus essentiel) qui me pose problème.
« Ce que fait Bruno, c’est qu’il confère une consistance au vide. Le vide est quelque chose qui ne contient rien. Or ce quelque chose qui ne contient rien, on pourrait dire que c’est un spatium : un intervalle comme Lucrèce. Mais toute la subtilité de Bruno est là. Il accepte l’argument qui dit qu’il n’y a pas de limites au monde. Or un intervalle infini ne peut pas être un intervalle entre deux choses s’il est infini. Le spatium, dès lors qu’on introduit en lui l’infinité ne peut plus être un intervalle va devenir une quantité infinie apte à recevoir des corps. »
Je comprend pourquoi un intervalle ne peut pas être infini s’il est intervalle entre deux choses. De là découle que le spatium, s’il est infini, ne peut pas être intervalle. Simplement, si l’on considère que l’univers est lui-même infini, il n’est pas composé uniquement de deux éléments mais d’une infinité d’éléments et donc d’une infinité d’intervalles, le spatium pourrait alors être cette infinité d’intervalles entre les corps. En somme s’il y a une infinité de corps, il y a une infinité d’intervalles et l’espace peut être pensé en même temps que l’univers. Je ne comprends pas.
Merci encore pour votre disponibilité, bien à vous
Henri
2 octobre 2019 à 23 h 14 min
Bonsoir Henri,
Je ne suis pas sûr d’avoir bien compris votre question ; il me semble comprendre que vous demandez pourquoi il faudrait statuer en faveur d’un espace infini et non en faveur d’une infinité d’intervalles entre corps, dès lors que les corps sont en nombre infini au sein d’un univers infini.
Si tel est le sens de votre question, voici la réponse :
1) Il y a une « discussion » de Bruno avec les thèses atomistes, que tout à la fois il admet et que, en même temps, il critique car elles lui semblent ambiguës : il considère que Lucrèce (c’est lui qui est cité) est pris dans une imprécision lorsqu’il pense l’intervalle vide entre atomes pour rendre possible le mouvement des atomes, et que par ailleurs il il ouvre le vide à l’infini. De ce fait, il ne faut jamais oublier que Bruno ne pense pas à partir de lui-même : il pense à partir du vide des atomistes, et de l’ambiguïté de ce vide qui oscille entre un statut d’intervalle et une extension infinie. Je dis cela car il est essentiel de comprendre que, dans l’ordre du raisonnement, le problème du vide précède celui de l’univers.
2) La question de l’Univers est donc, dans l’ordre de l’argumentation, seconde (en tout cas dans les textes que nous avons étudiés). Il ne statue pas en même temps sur l’univers et sur la nature de l’espace : de ce fait, il commence par clarifier la nature de l’espace, en introduisant l’infini du vide dans l’intervalle, faisant donc sauter l’intervalle, et en créant donc l’espace infini homogène. Puis, dans un second temps, en vertu du principe de plénitude, il va si je puis dire « remplir » cet espace infini par un univers infini. De ce fait, l’ordre de l’argumentation interdit d’adopter l’hypothèse que vous soulevez, car il faut déjà déterminer l’infinité de l’espace pour, ensuite, admettre l’infinité de l’univers et donc des corps.
3 octobre 2019 à 0 h 00 min
Merci Monsieur,
Je m’excuse de mon imprécision. Je ne comprend toujours pas pourquoi la pensée des atomistes est imprécise et nécessite pour être clarifiée de penser d’abord l’espace vide et ensuite l’univers.
Certes un espace infini ne peut pas être contenu dans un intervalle entre deux corps, mais si dans la pensée atomiste il y a une infinité de corps alors il y a une infinité d’intervalles et donc on peut penser dans le même temps le vide infini et l’univers infini.
En somme je ne comprend pas la phrase : « de ce fait, il commence par clarifier la nature de l’espace, en introduisant l’infini du vide dans l’intervalle, faisant donc sauter l’intervalle, et en créant donc l’espace infini homogène ».
Je m’excuse d’être votre Clarke.
Henri
3 octobre 2019 à 9 h 41 min
Haha !
Non plus sérieusement, il y a une exigence de clarté conceptuelle dans le discours de Bruno : de quoi parle-t-on quand on parle du vide ? Parle-t-on d’un milieu infini ou parle-t-on d’un intervalle entre deux corps (en réalité, le fait de parler de deux corps est évidemment une simplification pour modéliser le problème) ? Telle est la question qu’adresse Bruno à Lucrèce ; on ne peut pas, conceptuellement parlant, tenir à la fois que le vide est un intervalle et en même temps qu’il est infini. Or, encore une fois, le problème des atomistes dont part Bruno, ce n’est pas l’univers, c’est le vide. C’est le problème du milieu dans lequel peuvent se réaliser les agrégations et les désagrégations. Autrement dit, si l’on part des principes atomistes, ce qui est premier dans le raisonnement, ce sont les atomes, leur mouvement et le cadre dans lequel ce mouvement peut avoir lieu ; à cet égard, l’univers est d’une certaine manière un problème second dans l’ordre du raisonnement.
De ce fait, comment sait-on chez Bruno que l’univers est infini ? On ne le sait que par le principe de plénitude : l’infinité de l’univers se tire de l’infinité de l’espace et non l’inverse ; la clarification du sens du vide impose un sens infini de l’espace qui, en vertu du principe de plénitude, doit lui-même être infiniment rempli.
Si vous me répondez alors : « oui mais chez les atomistes, ne peut-on pas partir du caractère infini des corps ? », je vous répondrai : non, car chez les atomistes aussi c’est de la nature infinie du vide que se déduit l’infinité des corps. Par exemple, cf. Epicure, Lettre à Hérodote, 41-43. Si le vide est infini et les corps en nombre fini, alors les corps ne rencontreraient d’autres corps que de manière très occasionnelle, voire jamais ; autrement dit, la nature infinie du vide impose de penser l’infinité des corps pour rendre possible la rencontre et les chocs entre corps.
Donc, dans tous les cas, il est impossible de partir de l’infinité des corps ; on part de l’infinité du cadre et, dans un second temps, pour des raisons qui diffèrent chez les atomistes et chez Bruno, on confère au contenu de ce cadre un remplissement infini.
3 octobre 2019 à 18 h 33 min
Merci Monsieur!
3 octobre 2019 à 9 h 51 min
Bonjour Monsieur!
J’ai une question à propos de Galilée: je ne comprends pas en quoi le fait qu’il prouve que le mouvement est réglé à partir de lois universelles, et non à partir de qualités intrinsèques des choses remet en cause la notion de lieu d’Aristote, et prouve qu’il y a un univers infini?
En vous remerciant d’avance,
Laetitia
3 octobre 2019 à 11 h 26 min
Bonjour Laetitia,
Il faut ici raisonner à l’échelle cosmique ; il y a des lieux cosmiques différenciés, au sein desquels le comportement de la matière diffère ; ainsi, le monde sublunaire présente une matière faite de génération et de corruption, tandis que le monde supralunaire présente une éternité régulière et sans génération ni corruption. De ce fait, le mouvement ne peut être le même dans le monde sublunaire que dans le monde supralunaire. Ainsi, selon le type de corps auquel on a affaire, on a des lieux cosmiques différenciés au sein desquels le mouvement n’est pas le même ; il en découle qu’il n’y a pas de « lois » au sens propre chez Aristote, car la loi suppose la nécessité universelle.
Si donc, comme Galilée, vous supposez qu’il y a des lois, donc que les règles du mouvement sont les mêmes partout, vous détruisez automatiquement les distinctions de lieux cosmiques et vous unifiez la matière, en jugeant que, quelle que soit la partie de l’univers considérée, la matière se comportera de la même manière = elle obéira aux mêmes lois. La notion de lieu n’a donc plus de pertinence.
En revanche, Galilée ne « prouve » pas au sens propre que l’univers soit infini mais il en fait une hypothèse de travail. En réalité, Galilée a plus montré que le caractère fini de l’Univers entraînait des contradictions qu’il n’a montré positivement le caractère infini de l’univers. Détruire un caractère fini ne signifie pas prouver l’infini, mais constitue un jalon en faveur de l’infini ; donc Galilée admet l’hypothèse de l’infini sans la certifier.
3 octobre 2019 à 17 h 34 min
Très bien, merci beaucoup Monsieur!
3 octobre 2019 à 19 h 21 min
Bonsoir Monsieur,
Je ne comprends pas pourquoi Aristote, en définissant le lieu, parle de « limite immobile première de l’enveloppant » et non de limite immobile première de l’étant.
J’ai du mal à comprendre ce ce qu’il signifie par « l’enveloppant ».
3 octobre 2019 à 20 h 42 min
Bonsoir Athanase,
Cette définition intervient à l’issue de l’analyse par Aristote de l’exemple du fleuve et est destinée à rendre compte du problème du mouvement des corps. C’est toujours la même histoire en physique, à savoir que le mouvement est l’élément essentiel qu’il faut expliquer.
Par ailleurs, n’oubliez pas que le lieu n’est pas une abstraction chez Aristote ; il est certes déterminé par les corps, mais il n’empêche qu’il a une réalité. De ce fait, tout corps est comme enveloppé par son lieu qui est de ce fait « corps enveloppant » ou plus simplement « enveloppant ». Le lieu épouse la forme du corps.
En outre, il faut penser le « contact » entre la surface du corps et son lieu ; d’une certaine manière, s’il y a contact, alors il faut se demander où est la limite du corps et où est la limite du lieu ; la forme du corps est la limite du corps alors que le lieu est la limite de l’enveloppant ; dit encore autrement, le corps est enveloppé, et le lieu est l’enveloppant, mais si l’on pense aux limites, alors la forme est limite de l’enveloppé, et le lieu est la limite de l’enveloppant. Bref, soit on se contente de penser selon des rapports de contenance (le corps est contenu dans un lieu qui est contenant), soit on pense le contact entre le contenu et le contenant et dans ce cas là il faut penser le problème de la limite de chacun : du point de vue de la limite, c’est la forme qui limite le corps, tandis que c’est le lieu comme tel qui est limite de l’enveloppant.
Maintenant, si vous prenez l’exemple du fleuve, Aristote considère que, pour le bateau, le fleuve est le lieu immobile pris en son entier, enveloppant le corps, en tant que le corps est en mouvement. La navigation du bateau détermine donc un lieu unique, en dépit du mouvement, et ce lieu unique détermine le caractère navigable de l’objet « fleuve » qui est donc déterminé en son être par l’étant qui en fait son lieu. Il y aurait un fleuve sans bateau, mais la présence du bateau détermine le fleuve à être navigable, donc à être lieu d’une navigation. Et le fleuve comme lieu enveloppe la navigation du bateau. Enfin, si vous pensez le contact entre le bateau en tant qu’il est en mouvement, et le fleuve en tant qu’il est le lieu immobile de ce bateau en mouvement, alors il faut dire du fleuve en tant que lieu qu’il est la limite immobile de l’enveloppant = de ce qui enveloppe le bateau en mouvement.
3 octobre 2019 à 21 h 38 min
D’accord, merci !
13 novembre 2019 à 14 h 49 min
Bonjour Monsieur,
Je me suis rendue compte que je n’ai pas compris un point concernant le concours blanc: comment est ce possible que l’espace puisse être conceptualisé sans être un concept? Cela signifierait donc que toute conceptualisation n’aboutit pas à la formation d’un concept?
En vous remerciant d’avance,
Bonne journée,
Laetitia
14 novembre 2019 à 9 h 17 min
Bonjour Laetitia,
Cela signifie plutôt que ce qu’il est possible de conceptualiser n’engage pas la nature de ce qui est conceptualisé ; il peut donc y avoir un concept de l’espace à l’issue d’une conceptualisation sans que l’espace lui-même ne soit un concept ; c’est exactement ce que fait Kant : l’espace est à ses yeux une intuition pure a priori, il n’est pas un concept mais on peut conceptualiser cette intuition pure a priori, en tirer un concept d’espace, mais que l’on ait obtenu un concept d’espace n’engage pas pour autant la nature de l’espace; cela dit simplement que l’on peut produire un concept de l’espace, donc lui donner un sens intellectuel.
14 novembre 2019 à 9 h 18 min
Pour le dire sous une forme générale : qu’il soit possible de produire un concept de X n’implique pas que X soit un concept, cela implique simplement que X peut devenir l’objet d’un concept. Mais être l’objet d’un concept n’est pas identique à avoir pour nature d’être un concept.
15 novembre 2019 à 9 h 29 min
D’accord, merci Monsieur!
5 décembre 2019 à 15 h 45 min
Bonjour Monsieur,
J’ai deux questions concernant le chapitre 2 de l’espace:
-je crois n’avoir pas bien compris la différence entre Leibniz et Kant sur la définition de ce qu’est un phénomène.
De plus, je voulais aussi savoir pourquoi la mesure est le fondement de la philosophie de la nature pour Hegel?
Merci beaucoup d’avance!
Bonne journée,
Laetitia
5 décembre 2019 à 15 h 54 min
Bonjour Laetitia,
Chez Kant, un phénomène est « l’objet indéterminé d’une intuition empirique » ; s’il est « indéterminé » c’est qu’il est comme tel non conceptuel, sinon il serait déterminé par un concept. De ce fait, il est purement sensible, et c’est la raison pour laquelle les formes a priori par lesquelles se donnent les phénomènes sont elles-mêmes les formes de la sensibilité. Donc, au sens pur du terme, le « monde phénoménal » est un monde non conceptuel et exclusivement sensible bien que, dans les faits, nous puissions déterminer par des concepts les phénomènes ; mais les phénomènes ne sont pas PAR EUX-MEMES DE NATURE CONCEPTUELLE.
Chez Leibniz, en revanche, la phénoménalité est entendue en un sens plus large : c’est la manière dont le monde nous apparaît de manière perceptive, si bien que la phénoménalité inclut la dimension conceptuelle ; chez lui, la phénoménalité ne s’oppose pas du tout aux choses en-soi mais se distingue des réalités substantielles qui, comme telles, ne sont pas accessibles à une simple perception.
5 décembre 2019 à 15 h 59 min
Concernant Hegel, ce dernier souhaite encore une fois rendre compte de l’Idée extérieure à soi, donc de la Nature en tant qu’elle est dotée d’un sens intrinsèque, sachant que c’est toujours POUR UN SUJET PENSANT que la nature est dotée d’un sens intrinsèque.
La théorie de la mesure que développe la première partie de la Grande Logique parvient au résultat suivant, à savoir que l’approche la plus conforme à la pensée de l’être consiste à saisir l’être dans la mesure, par laquelle s’entr’expriment qualité et quantité. En tant qu’Être, la Nature doit donc être saisie selon la mesure, et la saisie scientifique de l’Être qu’est la Nature sera fidèle aux exigences de la pensée en tant que conforme aux exigences de la mesure. De ce fait, toute l’entreprise de Hegel vise à décrire les éléments naturels par l’entremêlement de leurs dimensions quantitative et qualitative, ce qui n’est rien d’autre que l’approche de l’être par la mesure ; c’est pourquoi l’espace est saisi d’abord sous l’angle quantitatif, puis sous l’angle qualitatif, puis sous le dépassement des deux, ce qui consiste tout simplement à penser l’espace selon les exigences de la mesure telle que définie dans la Logique.
6 décembre 2019 à 9 h 46 min
Merci beaucoup Monsieur !
5 décembre 2019 à 18 h 28 min
Bonjour Monsieur,
Je me posais un question au sujet de la convocation du terme de ‘lieu » par Hegel. Au de-là de l’idée de ce qui désigne les corps comme présents « ici et maintenant », est-ce qu’ ontologiquement et face à Newton c’est une réhabilitation de la qualité? Est-ce que le fait de ne convoquer ce terme qu’après avoir redéfinit ce qu’était la qualité lui permet de ne prendre qu’une partie du concept?
Je ne saisis pas bien l’ampleur de ce choix.
Merci d’avance!
Bonne soirée,
Raphaël
5 décembre 2019 à 20 h 22 min
C’est une question difficile parce que Hegel et Aristote n’entendent pas exactement la même chose par « qualité » ; Aristote envisage les qualités sans prendre en compte le fait que ce soit pour un sujet pensant qu’il y a des qualités, sans prendre en compte que ce soit pour nous qu’il appartienne à l’Être d’être déterminé (= doté de qualités) ; alors que, chez Hegel, la qualité est une catégorie de la Logique qui relève donc de la pensée, si bien que Hegel dit ceci : pour nous, sujets pensants, il appartient à l’Être d’être intrinsèquement déterminé, donc d’être doté de qualités.
La différence entre Hegel et Aristote réside tout entière dans le « pour nous ».
Donc, oui, Hegel réhabilite la qualité, mais il la réhabilite en tant que catégorie qui, pour nous, doit être celle de l’Être.
De ce fait, quand Aristote pense le lieu, il en fait une propriété intrinsèque de la chose, et ne s’interroge pas sur l’identité de celui qui pense qu’il s’agit d’une propriété intrinsèque ; en revanche, Hegel relativise l’absolu : c’est uniquement POUR NOUS que la notion de propriété intrinsèque a un sens.
24 mars 2020 à 16 h 30 min
Bonjour Monsieur,
J’ai deux questions concernat le cours sur le sacré:
-Quand on dit que le Sacré est une « connaissance sacramentelle », que signifie le temre de « sacramentelle »? Est ce un synonyme de » absolue »?
-Chez Kant, je n’ai p
24 mars 2020 à 16 h 32 min
Désolée, j’ai fait une fausse manipulation…
Ma deuxième question portait sur Kant:
Je n’ai pas bien saisi pourquoi il considère que l’humanité est sacrée? Comment définit il le terme de sacré?
Merci beaucoup d’avance, et bonne soirée!
Laetitia
24 mars 2020 à 17 h 37 min
Bonjour Laetitia,
pour l’adjectif « sacramentelle », cela veut dire que c’est une connaissance qui a l’effet d’un sacrement, donc qui permet à celui qui la détient de réduire la scission ou la distance d’avec le sens absolu et donc de se rapprocher de ce dernier.
Pour Kant, il mène en gros la réflexion suivante :
- une partie de l’homme connaît la loi morale
- il faut donc penser l’humanité comme étant digne de cette loi
- la partie de l’homme qui connaît la loi morale est la partie rationnelle, ce qui est la « personne » ; ma personne, c’est ma partie rationnelle, donc ce par quoi je m’apparente à tout être doté d’une raison.
- en « ma personne », c’est-à-dire par ma raison, l’humanité a quelque chose de sacré en tant qu’elle est ce par quoi je peux m’unir à tout être doté d’une raison. Donc cette partie sacrée est ce qui permet de réduire la distance entre les êtres car elle les apparente par la parenté rationnelle.
En fait, ce que veut dire Kant, c’est que finalement tout n’est pas à jeter dans l’humanité ; tout semblait accabler le fait d’être humain mais l’humanité EST SAUVEE PARCE QU’ELLE ACCUEILLE QUELQUE CHOSE DE PLUS QU’ELLE, ET QUI POURTANT LUI APPARTIENT à savoir la raison.
Il y a donc du sacré en l’homme, qui n’est pas le propre de l’homme (il y a plus d’êtres raisonnables que d’humains) mais ce sacré est ce qui rend possible la communauté d’êtres raisonnables.
27 mars 2020 à 22 h 00 min
Merci beaucoup pour ces explications!
Bon weekend,
Laetitia